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"A la moindre secousse, tout va tomber"


Reportage publié le 29 octobre 2017 par Ouest-France

Quatre sauveteurs bretons de l’ONG Birta sont au Mexique depuis lundi pour poursuivre les recherches et appuyer les populations.

Le soleil ne s’est pas encore levé sur la ville de Mexico mais au camp de base des Topos Aztecas (Taupes azteques), on s’affaire déjà. Une trentaine de ces secouristes civils dont le nom vient de leur technique de galeries creusées dans les décombres pour aller dégager les victimes, est prêt à partir. Ou ? Personne ne le sait. Leur chef, Hector Mendez dit « El Chino », veut aller dans l’Etat de Morelos où la terre a le plus tremblé. Y a t il encore des victimes enfouies sous les décombres. Impossible de le savoir.

Jamais très loin de lui, Bastien Bizieux, président de Birta France (Brigade Internationale de Recherche Technique et d’Assitance) boit un chocolat chaud. Adjudant chef au SDIS 35, il a rencontré El Chino lors du séisme de Haiti en 2010. Depuis, il a crée l’antenne du Birta en France. Bastien est déjà venu six fois au Mexique pour former les Topos des équipes d’El Chino. Alors cette fois ci, il « se devait de venir aider ses amis Topos et les Mexicains. Il faut rendre les corps aux familles. » Il est accompagné par Sébastien Saudubray, capitaine sapeur-pompier professionnel au SDIS 35, Mélanie Verzi, infirmière au CHU de Pontchaillou à Rennes et par Stéphane Grosset, sapeur-pompier volontaire au SDIS 35.

Le convoi est enfin prêt. Deux camionnettes et un bus qui vont vite se perdre dans le trafic de Mexico. Deux heures plus tard, une localité est décidée comme destination : Tetela del Volcan.

Le chauffeur se perd, fait un détour d’une heure, puis prends une mauvaise sortie. Pas grave, il fait marche arrière bien aidé par El Chino qui arrête la circulation sur l’autoroute. « C’est comme ça le Mexique », rigole El Chino. Seuls les français semblent s’agacer. Au bout de 5h, les sauveteurs arrivent à destination. Pas de victime sous les décombres mais une population traumatisée qui parfois n’ose plus rentrer chez elle. Cela sera la mission du jour de l’equipe de Bastien : vérifier la solidité des bâtiments. C’est la spécialité de Sebastien et de Bastien. « Notre compétence est large, décrit Bastien. Recherche et sauvetage, récupération des cadavre, analyse des structures batimentaire et aide à la population par la reconstruction et la prise en soins. »

Apres une réunion, l’équipe de Bastien part. Sur sa main, Sebastien a dessiné les sigles qu’il doit peindre sur les maisons une fois l’analyse faite. « Un 0 quand la maison est habitable, un 0 barré lorsqu’il nécessité des travaux et un 0 avec un croix lorsqu’il faut l’abattre. La défense civile passera dans la semaine. Notre boulot leur permettrons d’aller plus vite. »

Le moment délicat arrive. Ce moment où il faut annoncer à une famille qu’il va falloir détruire sa maison car elle menace de s’écrouler. « Ne rentrez plus la dedans, ordonne calmement Bastien. A la moindre nouvelle secousse, tout va tomber. »

Pour les remercier, les habitants leur offrent « tacos picantes » et boissons sucrées. Les photos de groupe s’enchainent. Les bretons prennent leur temps, expliquent leur démarche. Dans la journée, une vingtaine de maisons est inspecté.

Depuis deux jours, ils sont déployés sur un autre chantier de la ville de Mexico où 21 cadavres ont été déjà été sortis et où 43 familles attendent encore devant.


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